dimanche 15 juin 2014

Irak-Les nouvelles armées du chaos

Version 16 janvier 2014

L’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daech, en arabe) est né en avril 2013, nouvel avatar de l’Etat islamique en Irak formé en octobre 2006 par la fusion de l’organisation d’Abou Moussab al-Zarquaoui, adoubé par Al Qaïda, et d’organisations salafistes radicales moins importantes. Cette première organisation, largement responsable du basculement de l’Irak dans une guerre civile ouverte en 2006 et dont l’influence s’était faite sentir jusqu’à Bagdad, avait finalement été vaincue l'année suivante. A l'époque, les mouvements nationalistes et les tribus sunnites avaient changé d'alliance, préférant s'associer avec les Américains plutôt qu’avec ces djihadistes intransigeants et massacreurs. Ce retournement, le mouvement du réveil (Sahwa), avait fait basculer la situation. 

L’EII a survécu ensuite pendant des années dans les provinces mixtes du Nord de l’Irak avant de retrouver une nouvelle vigueur nourrie par la corruption des gouvernants irakiens, incapables de résoudre les problèmes profonds du pays et surtout de laisser une place aux représentants de la communauté sunnite. Depuis la mise en place des nouvelles institutions en 2005, le pouvoir est de fait confisqué par les partis chiites et de plus en plus par un seul homme, Nouri al-Maliki. Sous la direction d’Abou Bakr al-Baghdadi, émir depuis mai 2010, l’EII a appris de ses erreurs et s’est irakisé. Bénéficiant à nouveau de l’intérêt de la communauté sunnite marginalisée, l’EII a multiplié les attaques contre le gouvernement et ses institutions avant de connaître un nouveau souffle avec la guerre civile en Syrie.

Un nouveau Djihadistan

L’annonce, en avril 2013, de la création de l’EIIL marque un tournant. La fusion avec l’organisation syrienne Jabhat al-Nosra afin de créer un front unique tourne court. Elle est désapprouvée par Ayman al-Zaouahiri, hostile depuis toujours aux organisations djihadistes irakiennes, leurs méthodes et leur priorité à la lutte contre les Chiites. Phénomène inédit, Daech décide en retour de s’émanciper de la tutelle d’Al Qaïda et de s’imposer comme un nouveau modèle djihadiste attractif. Face à al-Nosra et les autres groupes rebelles syriens, l’EIIL parvient à s’emplanter dans l’est de la Syrie, en particulier dans la province de Deir ez-Zor. Il y gagne une nouvelle puissance, autonome donc de la caution d’Al Qaïda mais aussi de sponsors étatiques régionaux, en s’appuyant sur l’afflux de volontaires locaux mais surtout étrangers, l’aide de donateurs privés et la contrebande de pétrole.

Cette nouvelle puissance et surtout la perspective d’une alliance avec les tribus sunnites de la province irakienne d’Anbar permettent d’utiliser Dier ez-Zor comme base d’une première offensive par infiltrations sur l'Euphrate. Plusieurs quartiers de la capitale d'Anbar, Ramadi, sont occupés et surtout, en janvier 2014, presque dix ans après sa reconquête par les Marines américains, Falloujah est à nouveau aux mains de rebelles à Bagdad. Pour la troisième fois depuis 2003, la ville est l'objet d'un siège. La violence des méthodes employées par l’armée irakienne (comme le largage de barils d'explosifs sur la population) mais aussi leur inefficacité contribuent encore grandement à son discrédit et témoignent de la possibilité de succès pour une rébellion sunnite.

Dans la phase suivante, au début de juin, l’offensive éclair sur Mossoul est révélatrice de la faiblesse des forces gouvernementales loin de Bagdad comme de l’appui désormais accordé à Daech par des groupes qui lui étaient hostiles jusque-là, comme la confrérie soufie Naqshabandi ou les saddamistes de la Brigade de la Révolution de 1920 et de l’Armée islamique en Irak. Le processus s’accélère alors.  Pour la première fois depuis novembre 2004 et avec beaucoup plus d’emprise qu’à l’époque, la troisième ville d’Irak est aux mains des djihadistes accroissant d’un coup leurs ressources financières, leurs équipements (pris à l’armée irakienne) et leur prestige. Profitant l’effondrement de l’armée irakienne, les villes sunnites le long du Tigre, comme Tikrit, ancien fief de Saddam Hussein, sont occupées dans la foulée.

Cette offensive spectaculaire est autant une rébellion sunnite qu’une conquête.  Avec 10 000 combattants, l’EIIL est bien plus puissante que n’a pu l’être l'organisation d’al-Zarquaoui en son temps. Pour autant, cette force est incapable de s’emparer de Bagdad et même, sans le soutien des autres organisations sunnites et des tribus, de tenir ses conquêtes.

L'armée de sable

Malgré son volume apparent, plus de 300 000 hommes, l’armée irakienne post-Saddam Hussein souffre de nombreuses faiblesses. Formée une première fois en mai 2003 sous l’égide du département d’Etat américain, cette nouvelle armée irakienne s’est effondrée moins d’un an plus tard sous les coups des mahdistes chiites et de la guérilla sunnite, qui avait récupéré en son sein une grande partie des anciens cadres de l’ancien régime. Sa nouvelle reformation, sous la direction du département de la défense cette fois, a été laborieuse jusqu’à pouvoir, en 2006 et surtout en 2007, assurer aux côtés des forces américaines la reprise de contrôle de Bagdad et, de manière beaucoup plus autonome en 2008, celle de Bassorah face au parti Fadilah et aux Mahdistes chiites puis des provinces mixtes du Nord, tout en contenant les ambitions kurdes.

Cette armée ne s’est jamais débarrassée de ses problèmes structurels comme son recrutement à majorité chiite, excluant encore systématiquement les anciens baassistes, même compétents. L’armée du mouvement Sawha, formée pour l’essentiel par d’anciens rebelles sunnites et mise sous contrôle du gouvernement Maliki à partir d’avril 2009 a été en fait licenciée reproduisant ainsi, pour les mêmes raisons de méfiance politique, le même schéma désastreux que celui du gouverneur Paul Bremer en 2003. 

Cette armée chiite, par ailleurs relativement peu mobile (ses bataillons dépendent pour beaucoup des civils pour la logistique) évolue mal dans les provinces sunnites où elle apparaît facilement comme une troupe d’occupation. Formée toujours exclusivement de volontaires (l’idée d’une armée de conscription pouvant souder les différentes communautés était étrangère aux réformateurs américains), mal payés et souvent absents des rangs, cette armée a de plus perdu beaucoup de son efficacité avec la fin de l’appui massif des forces américaines, mal remplacées par des sociétés privées.

Elle a ensuite subi le fractionnement classique en Irak et dans beaucoup d’armées arabes, en fonction non pas du degré d’efficacité de ses unités mais de leur fiabilité politique. On a donc vu se développer une « armée de Nouri al-Maliki » placée à Bagdad sous le commandement direct du Premier ministre, et comprenant les quatre plus puissantes divisions de l’armée. Une force, bien moins choyée mais plutôt bien acceptée par la population, occupe les provinces chiites tandis que cinq à sept divisions affaiblies tentaient de contrôler les deux fleuves au nord de la capitale.

Comme Saddam Hussein, les différents gouvernements qui se sont succédés depuis juillet 2004 à Bagdad, n’ont eu de cesse, en parallèle de cette armée créée par les Américains et toujours susceptible de tentation politique, de former des « forces spéciales », parfois sous l’égide du ministère de l’intérieur, parfois sans lien avec le gouvernement mais au service direct de partis politiques ou de simples personnalités. Ces milices, plus ou moins privées et politisées, représentent désormais une force presque double de celle de l’armée, à laquelle elles se superposent. Significativement, alors que les rebelles sunnites s'approchaient de Bagdad, c'est à l'engagement dans ces milices plutôt que dans l'armée qu' a fait appel Nouri al-Maliki.

Après leur échec sur l’Euphrate en janvier et maintenant celui, encore plus cinglant, à Mossoul et le long du Tigre, ces forces gouvernementales sont, pour l’heure, sans doute incapables d’opérations offensives susceptibles de reprendre vraiment le terrain perdu. Elles peuvent le contester, voire peut-être reprendre certaines localités mais les contrôler est pour l'instant hors de portée. Les provinces chiites du Sud, ne peuvent de leurs côtés, être vraiment inquiétées par les forces de Daech et de ses alliés, sinon par le biais d’attentats. Les combats se livreront donc dans la périphérie de Bagdad et peut-être dans la capitale même après infiltrations dans les quartiers sunnites de l’ouest de la ville. 

Cette situation peut paradoxalement servir Nouri al-Maliki en lui permettant d’acquérir définitivement tous les pouvoirs en obtenant l’instauration de l’Etat d’urgence. 

Le paramètre kurde

Avec plus de 200 000 combattants (peshmergas) et deux divisions d’infanterie inscrites théoriquement dans l’ordre de bataille de l’armée irakienne, la force militaire la plus puissante sur le territoire est en réalité celle de la région autonome du Kurdistan. Depuis 1992, cette armée a préservé la sécurité intérieure du Kurdistan et souvent servi de fer de lance aux actions de contre-guérilla lors de la période de présence américaine. Elle a permis aux Kurdes de reprendre pied dans les régions dont ils avaient été chassés sous Saddam Hussein, en particulier Kirkouk et ses champs de pétrole. En y remplaçant définitivement aujourd’hui les troupes de Bagdad, l’armée kurde vient de résoudre une situation gelée depuis dix ans. Les seules ressources pétrolières hors des provinces sunnites sont désormais aux mains des Kurdes, ce qui ne peut manquer de susciter de fortes tensions locales et l’attention des nations voisines qui ne souhaitent pas voir s’ériger un Kurdistan trop puissant et susceptibles d'inspirer les autres communautés kurdes. 

Pour autant, les capacités offensives de l’armée kurde sont également limitées. Elle peut, au mieux mais ce serait déjà considérable, réoccuper Mossoul et contrôler la frontière avec la Syrie, en liaison avec la guérilla kurde syrienne sur place qui a édifié aussi de son côté un petit Kurdistan. Elle peut même peut-être, en conjonction avec les forces de Bagdad, réoccuper le Tigre mais ce serait sans doute pour s’y engager dans une contre-guérilla permanente.

En résumé, la situation militaire locale semble devoir pour l’instant s’équilibrer dans les impuissances réciproques, concrétisant une partition de fait. Elle peut évoluer cependant en fonction des réactions régionales qu’elle provoque.

L’équilibre des impuissances

Dans l’immédiat les marges de manœuvre militaires des voisins de l’Irak sont limitées. Sans parler de la Turquie paralysée entre des objectifs contradictoires et changeants, les Etats-Unis et l’Iran, alliés objectifs face aux djihadistes et en cours de négociations sur la levée des sanctions, ont annoncé leurs soutien à Bagdad mais ne veulent ni ne peuvent s’impliquer outre mesure.

Les déclarations martiales américaines comme l’envoi (peu utile compte tenu des moyens déjà en place dans la région) d’un porte-avions dans le Golfe persique témoignent surtout d’un embarras. De 2008 à 2010, la conjonction des volontés de Barack Obama et de Nouri al-Maliki, tous deux hostiles pour des raisons de politique intérieure à la poursuite d’une présence militaire américaine, avait conduit à un repli total des forces vidant l’armée irakienne d’une grande partie de sa force. Un dispositif minimum de soutien et de raids aurait facilité la lutte tactique contre les djihadistes mais, il est vrai, au prix d’une caution à la politique sectaire. Dans l’immédiat, la marge de manœuvre militaire américaine semble réduite quelques années seulement après l’engagement massif et alors même que l’un des prétextes à cet engagement, la présence d’organisations djihadistes, n’a jamais été aussi fort. L’idée d’un appui indirect, par l’emploi de drones par exemple, relève de la gesticulation car, à cette échelle, cela ne peut avoir d’effet significatif sur le terrain. On ne peut cependant exclure l’influence d’un courant intérieur exigeant que les efforts et les sacrifices consentis en Irak ne soient pas inutiles et imposant une attitude plus active.

L’Iran, de son côté, ne peut apporter guère plus que ce que Bagdad dispose déjà en abondance. Pour changer fondamentalement les données militaires, il faudrait que Téhéran engage des unités de combat efficaces, ce qu’elle a exclu, ou, au moins et beaucoup plus probablement, des conseillers militaires, remplaçant les Américains dans ce rôle. Cette implication iranienne ne peut toutefois que stimuler encore les sentiments nationalistes sunnites et l’implication réciproque des monarchies du Golfe. L’Iran peut aider indirectement le gouvernement irakien en accentuant encore son aide à la Syrie et permettre ainsi aux milliers de combattants irakiens sur place de revenir combattre dans leur pays. L’offensive de Daech en Irak a, en effet, cet effet paradoxal d’affaiblir aussi le régime d’Assad. En s’établissant sur leurs arrières et en les combattants plus que l’armée d’Assad, Daech  affaiblit en fait la rébellion syrienne. En portant son effort sur l’Irak, il libère celle-ci tout en affaiblissant le soutien irakien à Damas. Il n’est pas évident cependant que cela suffise pour modifier suffisamment les rapports de forces locaux.

On s’oriente donc probablement vers une longue guerre d’usure sur l’ensemble de la Syrie et de l’Irak. Le centre de gravité y est constitué par la communauté sunnite, majoritaire d’un côté de la frontière et minoritaire de l’autre, et sa capacité à s’y organiser militairement pour tout à la fois s’imposer aux gouvernements chiites et rejeter les mouvements djihadistes. Hormis la Jordanie, qui avait déjà été à l’origine de l’élimination de Zarquaoui, et qui constitue la base arrière solide contre les djihadistes, les monarchies du Golfe ont un rôle essentiel dans les évolutions à venir. Il reste à ce que celui-ci soit devienne cohérent et conforme aussi à nos intérêts. C’est là que se situe véritablement l’effort à mener pour les Occidentaux. 

11 commentaires:

  1. Je suis loin d’être un spécialiste de la géopolitique de cette région, de cet ‘orient compliqué’, mais vu de mon balcon le chaos instauré par l’intervention américaine est absolument fascinant. Se sont les accords Sykes-Picot de délimitation des frontières qui volent en éclat ! Les états irakiens et syriens se dissolvant au profit de… de quoi d’ailleurs ? De nouvelles tribus guerrières aux alliances volatiles, de royaumes combattants attendant qu’un nouveau Saddam Hussein, ironie de l’histoire, vienne les unifier sous une nouvelle dictature militaro-religieuse ?
    Et cette catastrophe est rendue encore plus fascinante par le fait qu’elle est le résultat direct de l’action du pays disposant du plus grand nombre de ressources intellectuelles, économiques, financières et militaires de toute l’histoire de l’humanité. Toutes ces immenses capacités, ces moyens quasiment illimités, pour en arriver à ça !
    Si j’étais un membre du Congrès US ayant voté la guerre en 2003, j’en éprouverais probablement de la honte. Mais sans doute fais-je preuve là de naïveté.

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  2. Merci d'avoir brossé le tableau de la situation en des termes si simples et avec le recul nécessaire à sa compréhension. Pour le lecteur lambda il est peu évident d'y voir clair quand on entend un jour que l'Iran aide Bachar, et l'autre jour qu'ils s'allient avec les US 8/
    Le gouvernement de Nouri al-Maliki, par son incompétence, a donc préparé le terrain à EIIL. Merci aussi souligné ce fait qui est souvent occulté dans la presse "généraliste".
    Vos n'avez pas évoqué la position d'Israël dans votre article. Cette offensive de l'EIIL change-t-elle quelque chose à la position de l'État Hébreux ?

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  3. Merci pour la clarté de cet article.
    Question: en délimitant un territoire, EIIL risque me semble-t-il de se sédentariser, et donc de s'affaiblir: il faudra s'occuper de gestion, de logistique, de défense d'un terrain etc...
    Comment le gouvernement irakien a-t-il pu ainsi marginaliser les sunnites? Malgré la kyrielle de conseillers US venus à son secours?
    Enfin: n'est-ce pas une occasion rêvée pour un rapprochement Iran/US? Car, je peux en témoigner, la fascination pour les US, voilée depuis la chute du Shah par des motifs religieux, certes, n'en est pas moins présente: entre haine et amour, il n'y a qu'un pas (dixit la psychanalyse...)

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  4. N'est ce pas simplement la fin des frontière artificielles héritées de la partition de l'empire ottoman pour les puissances coloniale de l'époque ?
    N'est ce pas une manifestation de la liberté des peuples à disposer d'eux mêmes ? Kurdistan, Chiites, Sunnites...

    Seul l'enveloppe de guerre religieuse qui englobe le tout annonce le chaos, mais est surprenant ? Comme ailleurs les pays devrons se bâtir sur la religion avant de devenir laïque...

    On peut certes regretter la paix, laïque, imposée par les dictateurs, Saddam Hussein ou Bachar el-Assad, mais est ce vraiment là notre vision du monde ?

    N'oublions pas qu'il nous a fallut, français, près d'un siècle pour passer d'une monarchie absolue de droit divin à une République laïque et stable !

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    1. "N'oublions pas qu'il nous a fallut, français, près d'un siècle pour passer d'une monarchie absolue de droit divin à une République laïque et stable !"

      Quelle comparaison ridicule. La France était, fort heureusement, un Etat fonctionnel bien avant le régime républicain ou la Révolution...

      "N'est ce pas une manifestation de la liberté des peuples à disposer d'eux mêmes ? Kurdistan, Chiites, Sunnites..."

      Régime républicain de la IIIe qui a choisit, en Syrie, de faire une macédoine de peuples sous le Front populaire, à la demande des sunnites. Avant cela, la carte proposée comportait l'autonomie de gestion pour les minorités :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Syrie_mandataire#mediaviewer/Fichier:French_Mandate_for_Syria_and_the_Lebanon_map_fr.svg

      à l'exception des malheureux Kurdes.

      Et les peuples pouvaient parfaitement se réunir dans la tranquillité :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Syrie#Gouvernement_baassiste
      "À quelques mois d’intervalle, le parti Baas procèda également à un coup d’État en Irak. Le gouvernement syrien réfléchit, à nouveau, à l'éventualité d'une union entre l’Égypte, l’Irak et la Syrie. Un accord fut signé au Caire le 17 avril 1963, pour mettre en œuvre un référendum sur l’union qui devait se tenir en septembre 1963. Mais des désaccords sérieux entre les trois partis apparurent rapidement, et finalement le projet d’union fut abandonné."

      ce qu'ils n'ont pas réussi à faire.

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    2. Certes la France était un état fonctionnel avant la IIIème République, ce qui ne nous a pas empêché de traverser une longue période sombre et chaotique lors de la révolution. L'Irak de Saddam Hussein aussi était fonctionnel, certes avec une culture différente qui rend les comparaisons difficiles, et avec l'arrivée des remous des printemps arabes voici le chaos.
      (sur un terrain bien préparé par l'intervention américaine, mais en aurait-il été autrement ?)

      Par ailleurs vos deux exemples appuient ce que je disais : la carte fut tracée par les puissances coloniales (France et Royaume Uni), et les idées de réunion de territoires et d'indépendance des peuples serpentent depuis bien longtemps...

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    3. Merci de rappeler qu'il nous fallut un centenaire pour établir une république présentable, à défaut de mieux. Cela vaut aussi quand les gens pensent à L'Espagne en des termes peu objectifs. maintenant notre tort est de raisonner en des temres de démocaratie, laïcité et autres merveilleuses choses tout à fait inconnues (ou perdues par) d'autres nqations.

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  5. Un effet "collatéral" important et malheureusement récurrent désormais dans cette région du monde, c'est la chasse aux chrétiens et donc l'exil de ceux-ci, qui sont pourtant des indigènes de ces régions et qui y apportaient leur spécificité. cela ne peut qu'accélerer la création d'un califat....

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  6. Ne pas oublier la Syrie qui a été la grande préoccupation des occidentaux après la Libye afin de renverser le pouvoir en place quitte à armer les religieux et leurs envoyer des milliers de recrues de nos villes chapeau les artistes !

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  7. En tant qu’iranien et fervent admirateur des ayatollahs et de leurs œuvres, je propose la création d’un comité visant à faire de messieurs G.W.Bush et Paul Bremer, des citoyens d’honneur de la République Islamique Iranienne. Ce serait là la moindre des choses, afin de remercier ces deux hommes extraordinaires pour leurs actions pugnaces et constantes dans la promotion des intérêts de notre régime.
    En effet, en moins de dix petites années, ils nous ont permis de passer du statut d’état-voyou, entouré d’ennemis mortels, à celui de puissance régionale unanimement reconnue et désormais incontournable. Merci à eux de nous avoir débarrassé de Saddam Hussein, chose que n’avait pas permis un interminable et sanglant conflit de 8 années. Merci également d’avoir grandement augmenté notre influence au Liban, en Syrie, dans la bande de Gaza et bien sûr en Irak. Merci enfin et surtout d’avoir fait exploser l’Irak en tribus ennemies, promouvant par là-même notre République Islamique au rang d’interlocuteur indispensable dans les tentatives d’intermédiation de la guerre civile. Soyez sûr que nous saurons vous en remercier en utilisant très finement tous ces avantages dans le cadre des négociations sur notre programme nucléaire.

    « Tout le monde a le droit de se montrer stupide, mais certaines personnes abusent de ce privilège ».

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  8. Bonjour
    Quand je regarde la carte de présences des rebelles entre l’Irak et la Syrie, on voit très nettement un tracé de gazoduc parfait ! On réussirait donc à relier l’Arabie saoudite et le Quatar, à la Turquie.

    On mettrait donc un peu plus la pression sur la Russie comme fournisseur de gaz (les shales gaz miracles commencent à craquer !) Il faudrait un peu plus creuser de ce coté là pour comprendre les motivations des pétro-monarchie et les nôtres pour financer ces pseudo-salafistes.

    Belle stratégie : On secoue fort le cocotier, on fait peur à tout le monde en montrant des mangeurs d'enfants sans loi mais avec foi, on se pose autour d'une table et on discute sur des positions établies. Il reste ce tracé idéal et opportuniste. En effet hormis pour un gazoduc, je n'y vois aucun intérêt perenne.
    Il y a un gros trou dans la raquette à votre analyse. Il y a une vraie cohérence dans la politique américaine sur ce sujet. Le lien avec l'Ukraine est évident. Par contre, je ne crois pas à un rapprochement des US et de l'Iran sauf à ce que les US lâchent Israël et j'ai déjà la réponse.

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