jeudi 8 janvier 2015

En guerre

Victoire tactique des djhadistes,
désastre stratégique pour eux

Je ne suis pas un expert du renseignement et de la lutte contre le terrorisme mais du combat et plus particulièrement du combat d’infanterie. Par une méchante ironie, le prochain billet de ce blog devait porter justement sur la transposition de méthodes de combat d’infanterie dans le cadre du terrorisme. J’examinais plus particulièrement comment les méthodes dites de combat en essaim ou swarming, utilisées notamment à Grozny en 1999, à Falloujah en 2004, au Liban en 2006 ou même à Gaza l'an dernier, avaient pu être utilisées pour frapper des civils. Ce mode de combat qui suppose une décentralisation complète du combat jusqu’à de petites cellules, voire même jusqu’à l’individu seul, n’est pas nouveau. On peut le faire remonter aux tirailleurs des armées de la Révolution voire, voire aux « enfants perdus » suisses faisant le coup de feu devant les colonnes d’assaut. Il est très efficace mais ne peut fonctionner que si les hommes ou les femmes qui mènent le combat isolément sont particulièrement motivés, le plus souvent par une idéologie forte, ce qui est le cas des Tchétchènes et des armées de la « révolution arabe dans les affaires militaires ».

Par raisonnement de la dinde, j’imaginais donc l’introduction de l’Extremistan à Paris par un raid commando du même type que celui de Mumbai en 2008 ou de Nairobi en 2013 : plusieurs binômes (c’est le pion minimal le plus efficace car les deux peuvent s’appuyer mutuellement) attaquant plusieurs cibles simultanément, symboliques ou simplement massives, et continuant jusqu’à leur élimination finale, acceptées d’emblée.

Comme d’habitude la réalité a été différente. La cellule de manœuvre a été minimale et donc nettement moins décelable qu’un groupe de combat quatre à cinq fois plus important qu’il faut réunir, équiper d’armes de guerre et préparer. Elle a procédé sous la forme d’un raid sur une cible très précise avec aller et retour, à la manière d’un raid de forces spéciales. En l’occurrence c’est un raid du pauvre, low cost et mené par des amateurs (au sens où ce n'est pas leur métier), mais suffisant grâce à une forte préparation mentale, un armement de guerre et le bénéfice de la surprise pour tuer deux policiers moins bien armés et peut-être contraints par les habitudes et les règles d’ouverture du feu pour un tout autre contexte. Pour le reste, rien de plus facile malheureusement que de massacrer des civils dans une pièce.

La militarisation des actions terroristes est donc en cours et il faut s’y préparer par une « montée en gamme » équivalente par un réseau de surveillance plus efficace, par une adaptation des équipements et des modes d’action de la sécurité publique, par un armement et un entraînement de certains civils directement menacés, par une préparation psychologique de la population (la fameuse résilience évoquée depuis 2008). Il faut donc se préparer à d’autres attaques « militaires », des raids du type Charlie Hebdo, des combinaisons engins explosifs-raids ou encore tout autre chose, comme un ou plusieurs sniper(s) par exemple, ce qui poserait beaucoup de problèmes. Plus largement, il faut bien sûr arrêter de réduire ou paralyser les instruments qui servent à protéger les Français et trouver des économies ailleurs.

Mais il ne s’agit là que de tactique et d’art opérationnel, ce qui, sans stratégie ne fait que du bruit avant l’échec. Il faut voir évidemment, et cela mérite d'autres développements, mener la guerre plus loin et dans les esprits, en premier lieu se demander pourquoi des Français entreprennent de massacrer d’autres français au nom d’une idéologie, s’interroger sur le pourquoi de cette idéologie et comment lui opposer un modèle encore plus fort, porter le combat sur les foyers djihadistes, en finir une fois pour toute avec la tolérance vis-à-vis du prosélytisme des monarchies du Golfe.

Au bilan, de cette épreuve il peut ressortir une France meilleure. Les totalitarismes peuvent gagner des batailles contre les démocraties mais ce sont toujours celles-ci qui gagnent à la fin.

34 commentaires:

  1. Hist_Géo_Troyes8 janvier 2015 à 14:51

    Très belle conclusion mon colonel. J'espère sincèrement que vous avez raison.
    Merci à vous.

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  2. Je critiquerai simplement le titre.
    Ce n'est pas un acte de guerre, c'est un assassinat.
    Ce ne sont pas des guerriers, c'est de la racaille de droit commun.

    Pour le reste je vous suis, même si je l'exprime différemment:
    http://petitecitation.blogspot.com/2015/01/check-point-charlie.html

    Cordialement,

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    1. Je crois hélas qu'à partir du moment où il y a un affrontement armé politique, il y a guerre, ce qui ne rend pas l'acte d'hier moins ignoble.

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    2. Monsieur Codani,

      L'émotion est compréhensible, tout comme la colère. Pour ma part, voici comment je conçois les choses.

      "Cliniquement", un attentat est un acte de guerre dans la mesure où - toujours cliniquement - le terrorisme est une méthode de combat. Même si par "commodité émotive" (nul esprit péjoratif dans cette formulation, je ne vois pas comment l'exprimer autrement) il est bien naturel de leur nier le statut de combattants, encore et toujours cliniquement, c'est ce qu'ils sont. Le terrorisme étant une méthode de combat, les terroristes sont des combattants.

      La sémantique a son importance : on n'affronte pas un terroriste de la même manière que l'on "gère" des criminels de droit commun. Face aux premiers, c'est un affrontement à mort (la montée aux extrême de Clausewitz) qui implique de mettre en oeuvre des moyens de guerre (ou du moins qui s'en rapprochent beaucoup) bien plus létaux que ceux qui suffisent généralement à venir à bout des criminels de droit commun, le tout étroitement combiné avec des actions de renseignement (tous types de capteurs confondus, éventuellement tournés vers l'étranger). Qui implique aussi parfois des moyens lourdement offensifs, à l'instar de blindés, des hélicoptères de combat (cf. la POM de la Mecque en 1979, de Beslan en 2004, d'In Amenas en janvier 2013, du Westgate de Nairobi en septembre 2013, etc...).

      L'arsenal des lois spécifiques aux affaires de terrorisme illustre aussi cette différence avec le droit commun. Même si ledit arsenal reste très insuffisant, particulièrement en matière de surveillance et d'actions préventives (sachant que les actions préemptives seraient les plus efficaces, mais aussi les moins démocratiques), il concerne des aspects juridiques bien distincts de ceux du droit commun (c'est d'ailleurs pour cela que cet arsenal a été créé et s'étoffe de façon plus ou moins soutenue au fil du temps).

      Au bilan, parler de criminels sous-entend des moyens de lutte proportionnés et en l'occurrence insuffisants. Parler de combattants (ce qui n'est pas les "anoblir") sous-entend explicitement de les combattre, de les vaincre en les anéantissant.

      Bien cordialement

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    3. Merci de vos réponses, qui ouvrent effectivement une autre perspective.
      Le risque d'escalade est également là, sans dire que l'on y cèdera.

      Juridiquement, en France et en l'état de notre droit, le terrorisme est actuellement un crime pénal, pas un conflit.
      Le traiter en conflit armé (ce que je peux imaginer à défaut de le comprendre) mène hors du champ de la juridiction. Ce qui conduit à une situation d'exception.
      Mon point de vue repose sur le fait que ce n'est pas une exception.
      C'est un crime, sanglant, prémédité, mais qui relève - sauf erreur de ma part - de la juridiction pénale. C'est à dire de l'action du ministère public pour faire arrêter les coupables par la Police Judiciaire et les traduire en Justice.

      Effectivement, la sémantique est importante, car il existe en droit la possibilité d'aller plus haut, plus fort et plus loin dans la riposte. J'ai écouté le Président de la République avec attention. Il n'en a pas parlé.
      Personne n'évoque ni état d'urgence, ni état de siège au sens juridique précis de ces termes.

      Je crains simplement que ce soit entre autres choses une manipulation pour en faire des "combattants de la liberté" (et pas de la liberté d'expression) avec une référence au droit des conflits armés qui n'est pas de mise. Surtout après les scènes qui ont été diffusées et qui ne montrent pas une attitude de combattants mais simplement de criminels bien entrainés.

      Enfin et hélas (ce n'est pas le colonel GOYA qui me contredira sur le plan financier) les moyens de nos armées par rapport à ceux de la police et de la gendarmerie nationale ne me semblent pas en augmentation suffisante.

      La théorie classique de la guerre, qui est si bien exposée par CLAUSEWITZ au XIXe siècle a vécu.
      Pour mémoire, destruction de la force armée de l'adversaire, conquête du territoire adverse, réduction significative de la volonté de combattre de l'ennemi.
      Si tant est que l'on retienne, pour suivre une part de vos avis, la voie du traitement d'une insurrection, la référence à des principes plus contemporains, anglo-saxons ou définis par Hervé de COURREGES Emmanuel GERMAIN et Nicolas LE NEN par exemple, me semblerait plus appropriée.
      Pour mémoire légitimation de l'action, adaptation au contexte local et marginalisation de l'ennemi.

      Il me semble toutefois que nous n'en sommes pas là, à l'heure où ces lignes sont écrites, en toute courtoisie.
      C'est une des raisons pour lesquelles je reste très modéré dans le propos.

      Dernier point et non des moindres, nous partageons certainement un ressenti fondamental:
      Le regret que force ne soit pas restée à la loi immédiatement et que la puissance de feu de ces deux hommes ait été ponctuellement supérieure à celle des forces de l'ordre.
      La douleur d'avoir des morts dans son camp, je connais. En d'autres temps et d'autres lieux. Je parlerai plus dans le camp d'un simple agent d'entretien ou de deux policiers que de brillants journalistes/dessinateurs, mais ils y sont tous resté et ça fait mal. La réaction normale et naturelle, c'est d'en souhaiter tout autant à ceux qui ont fait ça. Ce n'est pas juridique, pas du tout, mais c'est profondément humain.
      Je l'ai vécu. Je le comprends; comme certainement, vos écrits me le montrent, vous le comprenez aussi.

      Gardons simplement la tête au froid et les tripes au chaud.
      Un Général célèbre a dit en 1940 "Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire".
      Je vous concède bien volontiers que c'est une citation de guerre, et que c'est un moral guerrier qu'il nous faut.
      Là-dessus nous serons probablement d'accord. Vae victis.

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    4. On parle beaucoup des 2 terroristes mais peu ou pas de ceux qui les endoctrinent dans certaines mosquées, dans des prisons, dans des camps de pays étrangers....Ce sont aussi eux, principalement, qui sont nos ennemis.
      Israël sait traiter cela avec ses équipes spéciales chargées de détruire, l'Espagne n'a pas procédé autrement à la grande époque de l'ETA et de ses attentats.
      Pourquoi pas nous?
      Nous avons des Services Action capables de le faire. Il y faut seulement une volonté politique.

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    5. Monsieur Codani,

      Bonjour ! Votre réflexion est très intéressante.

      Vous avez parfaitement raison au sujet du terrorisme qui est un crime pénal. J'ai très mal amené mon argumentation et me suis montré (fâcheusement) imprécis. Il importe donc que je prenne le temps de clarifier.

      Du point de vue du législateur, effectivement, le terrorisme n'est pas considéré comme conflit armé. Ainsi que vous le soulignez, cela conduirait à une situation d'exception que refuse justement ledit législateur. Il n'en reste pas moins que la procédure liée aux affaires terroristes est dérogatoire par rapport au droit commun. Un excellent exemple de cela, c'est la garde à vue et sa durée mais aussi la (non) présence immédiate de l'avocat. Le jugement des affaires de terrorisme diffère aussi des crimes « ordinaires » de droit commun.

      De fait, si le législateur rejette l'idée d'exception, le terrorisme est un des aspects bien spécifiques du droit commun avec pour corollaire un traitement nécessairement lui aussi spécifique. Lorsque je parle de terrorisme différent du droit commun, j'aurais dû écrire « droit commun ordinaire », ce qui évidemment change tout.

      Pour ma part (et cela n'engage donc que moi), je considère que cette subtilité n'est pas sans une (relative) hypocrisie. A savoir, le terrorisme ne dépend pas d'une législation d'exception, mais dans les faits, il répond à des règles (très) dérogatoires du droit commun ordinaire... Toutefois, je comprends que l'équilibre n'est pas simple à trouver (c'est d'ailleurs ce qu'explique très bien ce petit article sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/rap/l05-117/l05-1173.html).

      Quoi qu'il en soit, la procédure dérogatoire a le mérite d'exister et de distinguer le terrorisme du droit commun ordinaire. D'où encore le vote d'une nouvelle loi de lutte contre le terrorisme, en novembre 2014, portant notamment sur l'interdiction de sortie du territoire de volontaires pour le jihad. Elle implique entre autres la confiscation de la carte d'identité nationale et du passeport, ce pour une durée maximum de deux ans. Loi intéressante car extrêmement restrictive en matière de liberté individuelle sans pour autant impliquer d'incarcération (mais, on le devine assortie d'une surveillance dans le mesure des moyens disponibles et dans un cadre légal). C'est donc on ne peut plus dérogatoire ! En outre, la loi intègre le délit d'entreprise terroriste individuelle.

      En résumé, le terrorisme est bien du droit commun, mais... du droit commun particulier, par contraste avec l'ordinaire...

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    6. J'en arrive à Clausewitz. Là, en revanche, je ne suis pas d'accord avec vous. Ou du moins, pas totalement d'accord. Je ne dirai pas que la théorie classique de la guerre a vécu mais qu'elle s'est assoupie et que, dans certaines régions du monde, elle ne dort que d'un œil. Nous n'en sommes pas très loin dans des conflits larvés comme celui en Ukraine, comme celui entre la Russie et la Géorgie. Clausewitz garde toute sa pertinence pour appréhender les tensions dans le Pacifique entre la Chine, le Vietnam, les Philippines...

      A propos de Clausewitz et des affrontements armés entre Etats et entités non-étatiques (quelle que soit leur nature et les méthodes qu'elles emploient, à commencer par le terrorisme), j'en parle dans l'étude sur l'histoire de la théorie du jihad en cours de rédaction pour mon blog. J'évoque dans celle-ci le cas d'un ex-analyste (controversé) de la CIA, Michel Scheuer. D'après lui, l'économie américaine serait le centre de gravité visé par al-Qaïda.

      Je conteste cette analyse, expliquant : « Rejeter Clausewitz serait une erreur. Son œuvre inachevée, qu'elle soit interprétée, adulée ou vilipendée, est l'une des « grammaires » indispensables pour lire la stratégie, pour mener l'exégèse des conflits qui ont ensanglanté le monde depuis l'époque napoléonienne et pour comprendre ceux qui l'ont précédée. Elle est également indispensable pour mener l'exégèse des conflits probables et ceux qui surviendront effectivement (dès lors qu'ils auront éclaté). Reste que si le travail de Clausewitz constitue bien l'une des principales grammaires de la stratégie, les affrontements armés se déclinent comme une multitude d'idiomes qui eux-mêmes s'écriraient en pléthore d'alphabets. Ils ne peuvent certes pas être appréhendés sans une grammaire de base. Cependant, celle-ci ne suffit pas à considérer toutes les spécificités et subtilités d'un conflit donné. D'autant que ce conflit se complexifie fréquemment au-delà de ses propres contours ainsi que l'illustrent les crises syriennes et irakiennes, leurs conséquences sur le Liban, la Turquie, mais aussi sur nos contrées (départs et retours de volontaires au jihad)...

      Je poursuis ensuite, écrivant en substance que « lire » le terrorisme sous le prisme exclusif de Clausewitz est un non-sens. Des réflexions comme celles qui figurent dans Les principes de contre-insurrection que vous citez (et que l'on retrouve d'ailleurs beaucoup dans le DIA-3.4.4 Contre-insurrection) conviennent beaucoup mieux mais comme des idiomes. En d'autres termes, qu'une grammaire nationale (Clausewitz) n'empêche pas l'existence de patois régionaux (spécificités des conflits) qui reprennent à des degrés divers des éléments de la grammaire nationale, en dehors de toute véritable prédominance hiérarchique de ladite grammaire. Concrètement (certes, en caricaturant), ne pourrait-on par exemple pas considérer que le CDG du jihadisme serait la religion ? Dès lors, vaincre le jihadisme passerait par des actions résolues non pas contre la religion, mais en direction de celle-ci ce via une marginalisation beaucoup plus prononcée (idiome) de ceux qui se réclament du jihad par rapport à ceux qui ne cessent de répéter sans ambiguïté que la religion n'est pas l'assassinat ?

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    7. Je rebondis enfin sur ce que vous dites au sujet des budgets globalement insuffisants. Là, je partage sans réserve votre avis. Ces insuffisances induisent des choix stratégiques dont les mauvaises conséquences sont connues (cf. le 11 septembre 2001). Néanmoins les choix en question sont faits car ils apparaissent plus rentables sur le moment. Le problème réside dans la dichotomie entre les réalités de la géopolitique longue et celles des contraintes électorales (et budgets). En matière de renseignement, le déficit en renseignement humain (collecte et analyste) que met en exergue Alain Bauer constitue un exemple édifiant. Le renseignement technique apparaît comme la panacée (moins de personnel). Sauf que si personne n'est là pour exploiter, analyser mais aussi compléter par de la collecte sur le terrain eh bien l'électronique n'a qu'une utilité partielle.

      Autre choix contestable, celui du recrutement de sur-diplômés au sein des services de renseignement, généralement sans la moindre culture rens ou mili. Au bilan, comme le dit lui-même le ministère de la Défense : « De cette nouvelle donne découle une préoccupation qui se veut pertinente : face à la mulitplication du recrutement de jeunes diplômés issus de formations de sciences politiques, de droit ou encore de commerce, ne risque-t-on pas à terme d'avoir à disposition une classe d'administrateurs du renseignement plutôt que de véritables agents de renseignement ? », ici : http://www.defense.gouv.fr/dgse/tout-le-site/le-renseignement-un-debouche-enfin-prise-des-jeunes-diplomes-revue-defense-nationale-3-septembre . La réponse du Mindef est assez effarante en cela qu'elle est très loin d'être satisfaisante. Et c'est terrible, car elle contribue assez bien à expliquer la situation de crise que nous vivons actuellement. Alain Bauer a mille fois raison.

      Illustration personnelle, je n'ai aucun diplôme. Or, je n'ai pas le sentiment d'être un imbécile. Cependant, en dehors de collaborations douteuses, de piges pour une rédaction décevante (cf. mes aventures sur mon blog), de boulots dans le nettoyage industriel ou à vendre de la téléphonie mobile dans un centre d'appel, eh bien les perspectives paraissent inexistantes. J'ai un profil atypique, je sais ce qu'est un ZPU-2, ce qu'est le cycle du renseignement, une doctrine tactique. J'ai étudié Clausewitz et quantité d'autres, je rédige un manuscrit (et pas que) sur Bernard Fall, etc. Mais cela ne suffit pas. Pourtant, je continue de batailler, de m'efforcer d'étudier, d'apprendre avec la conviction que les choses changeront. Et la détermination pour contribuer à les changer. Le moral guerrier est essentiel (et parfaitement compatible avec la nuance et l'humanité).

      Bref, merci de cet échange fort enrichissant (et peut-être pas terminé) ! Vae victis.

      Bien cordialement

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    8. S'il en était besoin, et je ne crois pas que ce soit nécessaire, je vous confirme volontiers que sans diplôme vous n'êtes nullement un imbécile. L'expérience vaut largement certains titres universitaires.

      C'est un plaisir que de vous lire, mais je ne voudrai pas développer plus avant tant de notions alors que je ne visais au départ qu'à apporter mon soutien aux propos de Michel GOYA.
      J'ai vu votre propre blog hier avec beaucoup d'intérêt, et je suis certain que dès que l'orage sera passé nous aurons une meilleure occasion de rediscuter sur le fond des choses et en particulier sur cette frontière de plus en plus ténue entre religieux, criminels et militaires ou assimilés. Une frontière qui n'en est peut-être plus une.

      Si nous continuons immédiatement ici nous allons noircir des pages passionnantes pour nous, mais pas forcément pour tous les lecteurs de Michel GOYA, car nous ne sommes (semble-t-il) pas que deux à lire et écrire ici.

      Je ne voudrai pas freiner dans son élan le propriétaire des lieux, qui vient de redonner il y a quelques heures des éléments intéressants.
      Bien plus intéressants que certains commentaires journalistiques où quand on entend un tir sporadique d'arme légère (AK, M4, M16...) nous sommes gratifiés de "tirs nourris d'armes lourdes". Par exemple...

      Plus intéressants aussi que le détail de la progression de la Police cage d'escalier par cage d'escalier.
      Si on continue dans cette voie les fabricants de parlophone vont faire faillite. Plus besoin de sonner, tout est en ligne.
      Cette irresponsabilité "pour faire de l'audience" (soyons lucides) est consternante. J'ai lu sur vos propres pages à quel point vous l'aviez perçue.
      C'est là mettre inutilement la vie des gens en danger.

      Je vous propose donc de marquer une pause sur le débat technique, où j'apprécie la vraie qualité de votre contribution, diplomate et non diplômée.
      Je reste facile à joindre par mon blog ou par mon site (www.codani.info ) qui habituellement ne s'occupe que de logement social. Mais les circonstances justifiaient que je sorte - pour une fois - de ce cadre.

      Bien cordialement,

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    9. Ce que vous dites est la voix de la sagesse : j'y souscris sans réserve et serai enchanté de poursuivre nos échanges plus tard.

      La recherche de l'audience (car ça n'est pas autre chose) quand il n'y a rien à dire, pour expliquer que des "douilles de 7,65 de Kalachnikov" ont été retrouvées (d'autres diraient plutôt "étuis de 7,62" !), pour rapporter les fameux "tirs nourris d'armes lourdes" ou via les questions posées au voisin d'une voisine du père de la fille qui a des enfants à 200 kilomètres mais connaissent la cousine qui a reçu une carte postale d'un des lieux des évènements est effectivement bien consternante. Consternant aussi que les choses qui ne devraient pas être dites le sont : ça n'est pas de l'information, mais du renseignement potentiel au profit des terroristes. Ainsi que je l'ai écrit, de "L'Intervilles du terrorisme".

      A propos du débat technique, j'ai résolu de ne plus rien écrire à ce sujet tant que la crise est en cours.

      Quoi qu'il en soit, merci de vos commentaires fort sympathiques !

      Et enfin, vous avez (encore) raison ; mes excuses au Colonel Goya (et à ses lecteurs) d'avoir ainsi empiété sur son domaine.

      Bien cordialement

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    10. Bonjour, à tous,
      j'ai une interrogation sur ce point : terroriste / combattant ou simple criminel et la réponse passe par le but de guerre ou plus simplement la mission qu'ils avaient à remplir, ce qu'ils voulaient réellement faire.
      A l'issue de l'attaque contre la rédaction de CH, ils fuient en ouvrant leur chemin face aux policiers qu'ils rencontrent. Normal pour éviter d'être pris et ça aurait été appliqué par les deux catégories. Cependant, par la suite, ils vont laisser des témoins (station service, conducteurs des voitures volées, patron de l'entreprise, personnes réfugiées dans la chambre froide) en vie alors que ce n'est, dans les deux cas, que des informateurs potentiels des forces de l'ordre pour les actions à venir.
      Si leur mission était sans retour, pourquoi ne pas faire un maximum de victimes, voire ne pas laisser de traces pour pouvoir frapper plus tard où et quand ils l'auraient voulu (effet de surprise qui permettra toujours un premier avantage contre une cible molle) plutôt que de se faire acculer dans cette zone industrielle ?
      Quelle était leur vraie mission ?
      Un simple criminel veux vivre (donc fuir) pour pouvoir jouir de ses méfaits. Ce n'étaient pas des criminels.
      Donc ce sont bien des combattants. Pour quel objectif final ? Un test de réactivité de nos forces, de nos politiques, de notre population ? (débarquement de Dieppe pour pouvoir faire avec succès quelques années plus tard le débarquement de Normandie ?)
      Une chose est sure. On peut parler de guerre (peut être d'un type nouveau ... mais pas sur) mais nos lois ne permettent pas d'y faire face actuellement.
      Une démocratie sait faire la guerre à un pays. Peut-elle faire une guerre intérieure contre des "citoyens passés à l'ennemi" sans y perdre son âme ? J'espère.

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    11. Je crois que vous posez là de très bonnes questions.
      La façon dont ces gens sont morts finalement est également intéressante à examiner à froid, en laissant de coté tout ce qui fait le bonheur de la grande presse, pour se concentrer sur l'aspect technique.

      Le dernier des idiots sait qu'une sortie l'arme au poing, en ouvrant le feu sur plus de cibles que l'on ne peut en traiter est une folie.
      Il n'y a aucune chance de survie en sortant par la grande porte, c'est ce que l'on nomme une "zone de mort" depuis des temps immémoriaux ( et au moins depuis que Sun Tzu l'a écrit).
      Qui plus est, grâce à nos médias (des otages l'ont reporté) ces gens savaient parfaitement à qui ils avaient affaire de l'autre coté de la grande porte.
      C'est donc un choix délibéré.

      Nous sommes également devant un type d'actions (assassinats, P.O.M.,,) certes déjà connu quand il est pris isolément, mais assez original dans son assemblage.

      En réponse provisoire je vous parlerai de l'éternel combat de la cuirasse et du bouclier contre la lance et l'épée.
      Il y a certainement mieux à écrire en prenant le temps d'y réfléchir plus avant.

      Je n'aime pas le mot de guerre, qui est très lourd à gérer et très connoté, mais ce sont bien des modes d'action criminels avec utilisation de techniques de combat (binomage) dont il est question. En tous cas c'est l'impression que cela me donne à mon petit niveau.

      Il y a un classicisme de la technique - très bien décortiqué par Michel GOYA dans le message intitulé "Attaque" sur ce même blog, et une originalité de la conception et de l'exécution que nous gagnerions certainement à étudier.

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    12. @ Monsieur Billard

      Bonjour. De façon "clinique", un terroriste est un combattant puisque même s'il existe pléthore de définitions du terrorisme, est généralement admis que le terrorisme est une méthode de combat.

      Pourquoi ne pas avoir fait davantage de victimes ? La réponse est dans ce qu'englobe en principe le jihad et comment il est interprété par ceux qui l'accomplissent. Pour les frères Kouachi qui se réclamaient d'al-Qaïda, les "règles" sont (là aussi, "en principe") relativement strictes. A savoir que les jihadistes ne peuvent tuer de non-combattants (enfants, femmes, personnes âgées, etc) sauf si accident au cours de l'action, de manière non intentionnelle. Pour contourner cette interdiction, l'organisation estime que l'étiquette de non-combattant n'est pas absolue (Ben Laden théorise beaucoup à ce sujet). L'exemple emblématique (parmi beaucoup d'autres) porte sur l'Américain lambda qui paie des taxes, qui participe donc indirectement à l'effort de guerre contre la "nation" (dans le discours al-qaïdien, la communauté des musulmans) et qui ne peut donc être totalement qualifié de non-combattant...

      Dans le cas de Charlie Hebdo, les journalistes étaient assimilés à des combattants par des islamistes dans la mesure où leurs dessins étaient (sont) perçus comme une attaque contre la religion et dans la mesure où le jihad n'est pas uniquement celui du sabre (jusqu'à 14 "déclinaisons" du jihad, à commencer par le jihad intérieur : celui mené contre soi, le jihad du sabre étant qualifié de jihad mineur), mais aussi celui de la langue (la parole) et de la main (les travaux au bénéfice de la communauté, ainsi que l'écriture ET le dessin). Dès lors, si l'on considère les "subtilités juridiques" mises en avant par nombre de penseurs islamistes radicaux, les journalistes de Charlie Hebdo étaient des combattants...

      D'où ce qui apparaît comme un parcours incompréhensible alors qu'il répond en fait à une certaine logique. Logique moralement inadmissible, du point de vue de leur réalité, totalement justifiée.

      Bien cordialement

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    13. @ Monsieur Codani,

      Bonjour aussi !

      Je vous promets que j'ai pas pour ambition de vous contredire systématiquement ! :)

      Pour ce qui est du type d'actions, en réalité, non, il n'a rien de véritablement nouveau (y compris dans l'assemblage). Ou du moins, s'il est nouveau chez nous, il ne l'est pas en Irak par exemple. Citons aussi les attaques de Bombay en novembre 2008 qui évoquent beaucoup ce qui s'est déroulé à Paris (dans des proportions moindres à paris ; 173 tués à Bombay)...

      De fait, oui, vous avez raison, c'est une impérieuse nécessité de l'étudier (sachant que les forces d'intervention de la police, de la gendarmerie et même de l'armée notamment au sein du 1er RPIMa le font depuis le courant des années 2000, c'est ce qui a permis de parfaitement gérer les deux prises d'otages simultanées).

      Bien cordialement

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  3. " en finir une fois pour toute avec la tolérance vis à vis du prosélytisme des monarchies du Golf " C'est bien et après?
    On taxe les intérêts parisiens des émirs et on met un contrôle fiscal sur le dos du PSG ! Sans oublier les nombreux conseillers et autres managers français émigrés dans les pétro-monarchies

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    1. Que l'on travaille à réduire notre dépendance énergétique vis à vis d'eux... on cessera ainsi de financer le terrorisme nous même par l'intermédiaire de la facture pétrolière.

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    2. Pourquoi les USA se lancent dans une course éperdue au gaz de schiste, en acceptant de polluer leurs sols pour des siècles, et pourquoi en quelques mois l'Arabie Saoudite voyant ce phénomène comme le danger suprême se lance dans une guerre des prix sans merci.

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  4. Bons commentaires sur le nouveau visage du terrorisme.
    Il y a vraiment des enjeux qu'il faut relever avec nos partenaires diplomatiques. http://www.blogactualite.org/2015/01/fusillade-charlie-hebdo-le-point.html

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  5. Je partage votre conclusion, en effet, La liberté ne meurt pas.

    Concernant la résilience, elle m'a parut bien plus forte que ce que j'imaginais. Hier soir les français auraient pu se terrer chez eux, ne pas affronter la réalité par peur d'une nouvelle attaque par exemple. Mais non, les citoyens se sont rassemblés sur les places publiques, et ont crié, applaudi, leur attachement à la liberté.

    Il peut effectivement en sortir une France meilleur, si, et seulement si, nous gardons la tête haute et rejetons tous les obscurantismes.

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  6. Merci mon Colonel pour cette excellente analyse, qui pose indirectement une question stratégique plus large mais qui nécessite des moyens mais aussi de la détermination et des riques : comment reprendre l'initiative stratégique, justement, et donc faire que la peur change de camps.
    Merci pour votre conclusion aussi. Nous sommes en guerre et nous allons gagner.

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  7. Grenadier de la Garde8 janvier 2015 à 21:14

    Sur le plan stratégique, n'êtes-vous pas un peu optimiste ? Qui dit que les démocraties l'emportent toujours à la fin ?
    Pour gagner, plus que de l'armement ou des unités prestigieuses, il faut "la volonté de se battre", "la capacité de se sacrifier" et "la démographie"....Pas sûr que sur aucun de ces trois points, on ait encore l'avantage...On peut admirer Napoléon tant que l'on veut, c'est avec cela qu'il a fait ses victoires puis lorsque les réserves ont été épuisées, lui aussi a été battu...
    Sur le plan opérationnel et tactique: N'a-t-on pas encore une belle ligne Maginot ? (Je suis sévère sans doute...)
    N'aurait-on pas besoin d'une garde nationale motivée et bien entrainée même si légèrement armée afin de protéger réellement les citoyens et les points sensibles ? Bien sûr, cela n'intéresse ni les industriels (qui doivent garnir leur carnet de commande et c'est leur job...), ni même peut-être les militaires épris d'aventures exotiques (comment le leur reprocher...?).
    Mais bon, dans un pays ou seuls les voyous sont armés, je crains que ce ne soit pas gagné d'avance.

    Hommage à la police qui paie un lourd tribu.

    "Les jours sombres sont des veilles de victoires" Philippe Leclerc de Hautecloque. Maréchal de France.

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  8. Merci M. Goya et messieurs pour la qualité de vos interventions. Un blog de qualité loin des approximations et de l'excessive émotion d'autres blogs.

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  9. Vous avez raison de placer votre propos sur le strict plan tactique, j'allais dire opératif même. La stratégie implique des actions beaucoup plus globales,notamment de travailler simultanément sur d'autres 'fronts' moins 'visibles' mais pas moins réels :
    - le terrain de manœuvre des médias (à ne pas confondre avec la cyberguerre, c'est tout autre chose), là où les terroristes maitrisent très bien par exemple toutes les techniques de façonnage d'information et les ficelles de manipulation d'opinion publique sur internet,
    - les techniques de recrutement à distance et de e-learning, et même les techniques de motivation à distance, bien plus efficaces parfois que celles qu'on peut dispenser dans les entreprises (les terroristes n'ont pas besoin de monter des séminaires de motivation pour cadres où on saute à l'élastique d'un pont, ils ont d'autres protocoles idéologiques plus simples ....)
    - les filières de financement par 'spray' (disperser l'argent et le regrouper derrière des projets écrans, techniques très analogues à celles utilisés par les fraudeurs du fisc de gros calibre)
    - l'insertion des canaux logistiques au sein même de la population (répartition des cellules non combattantes passives de soutien, 'planques' et réserves prépositionnées, etc)
    La manœuvre tactique simultanée sur ces différents terrains implique des moyens que seul un état peut posséder. Il n'a pas besoin d'être un grand état très riche, il a simplement besoin de posséder les savoir-faire nécessaires pour agir sur chacun de ces domaines. Et surtout, il a besoin du savoir-faire 'ensemblier' : des stratèges capables de mettre tous ces différents axes de manœuvre en cohérence.

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  10. Charli des gens courageux talentueux que se battaient pour la libertée c'est vrai !
    Je suis Damiens, je suis harold, je suis Cedric, je suis Wilfried, je suis Alexandre, je suis Stephane,je suis Marc, je suis Thomas,Marcel,Dejvid,Thomas,Salir,Antoine et Nicolas . . .Des hommes sans courage? Des hommes sans talent? Des hommes qui ne se battaient pas pour la libertée? 100000personnes pour charli . . . quombien sur le pont?

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    1. D'accord avec vous. C'est émouvant de voir tous ces gens réunis spontanément en France et dans le monde pour Charli.
      Mais quid des autres ? Nos soldats qui ont combattus en Afghanistan, Sahel et sur tous les autres théâtres n'ont-ils pas aussi combattu la barbarie ?
      Mes pensées vont aussi aux policiers comme Ahmed qui ont fait face avec leurs simples armes de service face à des AK.

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  11. Merci mon colonel pour votre billet.
    Même si l'affaire n'est pas encore terminée tant que ces S..... n'ont pas encore été neutralisés et que nous pleurerons nos morts (mais vu que des polémiques apparaissent déjà ...). Il faudra se poser la question de savoir ce que l'on fait maintenant ?
    - A court terme: Comment contrer ces menaces qui vont surement continuer à frapper la France ? garde nationale ? enfin relever les budgets régaliens ?
    - A moyen terme: que fait-on pour neutraliser cette menace ? frapper l'EI plus durement ? Envoyer des troupes au sol ?
    - A très long terme: comment faire en sorte que l'on ressoude la nation FRANCE et que l'on ne tombe pas dans le communautarisme ?

    Mais nos politiques en sont-ils capables ?

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  12. Tant que nos politiques ne considéreront pas le combat contre le terrorisme comme un acte de guerre pur et simple avec les moyens appropriés pour ce type de combat nous aurons encore beaucoup de Charlie Hebdo.

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  13. Je pense que c'est un échec tactique, stratégique et politique pour nous, car les terroristes ont apporté la guerre sur notre sol; leurs actes sèment l'idée terroriste dans l'esprit de beaucoup de "jeunes" non encore embrigadés (ceux qui le sont déjà sont estimés entre 5000 et 10000); et enfin ces actes confirment la betise de nos politiques qui se déchirent des jeudi.
    Ce qui me fait peur, c'est l'aveuglement de nos hommes politiques dans le passé et dans le présent. Je suis professeur dans un Lycée et les mots sortant de la bouche des jeunes issus de l'immigration n'augurent rien de bon pour l'avenir.

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  14. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  15. Au-delà de l'émotion suscitée par ces événements il serait bon d'adopter une analyse rationnelle des choses. Les mêmes politiques et intellectuels qui aujourd'hui s'indignent et crient à la barbarie sont les mêmes qui ont permis à cette situation de se développer et s'étonnent que ça leur explose au visage. Quand on passe son temps à cracher sur la France, son Histoire, ses coutumes, à s'autoflageller, à liquider les derniers reliquats qui font qu'une nation dégage une certaine cohésion (service militaire par exemple) il n'est pas étonnant que certains jeunes issus d'une immigration incontrôlée se mettent en quête d'identité et de spiritualité. L'homme ne se réduit pas à un homo œconomicus dont la seule finalité serait de consommer contrairement à ce que veut nous faire croire une frange importante de nos "élites" libérales. Tant que ces gens-là, qui haïssent tant les fondements qui ont fait la France, seront aux manettes aucune victoire stratégique ne pourra être obtenue. Au mieux l'émotion peut-elle apporter des réponses tactiques, en aucun cas elle apportera une réponse stratégique.
    De voir un ancien une ancien Président de la République revenir sur le devant de la scène à l'occasion de ces attaques alors qu'il a lui-même
    permis de renverser l'ancien régime libyen et par conséquent de créer un nouvel Afghanistan à nos portes, je trouve tout cela absolument pathétique
    On tape (à juste titre) sur le régime de Vichy, jamais on ne se pose la question de savoir qui a engendré et permis le désastre de 1940 (on se penche rarement sur les cas des Lebrun, Daladier et autres politicards, ceux-là à qui il était nécessaire d'exiger des comptes) et il fallut toute l'intelligence et l'esprit manœuvrier d'un de Gaulle pour rattraper les erreurs et les sottises commises et faire réémerger la France de ses cendres, tout comme il nous fallut le génie des Richelieu et des Henri IV pour nous sortir des guerres de religion que certains esprits irresponsables ont engendrées. Et je ne parle même pas des efforts de Bonaparte pour rétablir la paix civile après des décennies de sauvagerie et d'inconséquence politique.
    Depuis les années 1970 tout ne fait que de se dégrader en France et on assiste à présent à une accélération de la montée en puissance des soldats du Djihad. La montée aux extrêmes chère à Clausewitz se précise. J'espère que nos officiers supérieurs ont déjà réfléchi aux scénarios d'une guerre civile ou d'une guérilla sur notre territoire, qu'ils étudient à fond le cas des conflits syrien et irakien.

    Les Modernes, par leur puérilité et leur arrogance pensaient pouvoir s'affranchir de la guerre et nier la dure réalité de l'existence terrestre. L'Histoire revient en force et il faudra composer avec. War is not over.

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  16. Il y avait un avant 7 janvier, il y aura un après, et cet après sera différent, parce que la prise de conscience de la possible mortalité de nos valeurs menacées est désormais comprise. Nous ne sommes plus dans le virtuel, dans le discours, nous sommes dans le concret de l’horreur. L’image de ce flic tué à bout portant sur un trottoir de Paris restera dans les mémoires et permet au plus grand nombre de prendre conscience que sans le nécessaire réflexe de survie, nous serons condamnés à céder. La volonté du Daesh, comme celle d’Al- Qaeda, est de détruire nos sociétés afin d’imposer la leur. Une société qui reviendrait à des principes d’un obscurantisme pire encore que celui qu’a connu notre monde lors des moments les plus sombres de son histoire, afin « d’y imposer une doctrine unique, un encadrement fort des populations, une sélection des cadres en fonction de l’enthousiasme et de la conformité avec l’idéologie unique, afin d’institutionnaliser globalement sa domination, en transformant radicalement l’ordre politique, culturel et économique existant en fonction d’une idéologie homogène et unifiée autour de quelques principes, référence à un « homme nouveau » – en fait le retour à un musulman « pur » d’un passé qui n’a jamais existé, etc.) » Cédric Mas.
    L’Afp indique, pas plus tard que ce matin , qu’un responsable religieux d'Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa), dont se réclamaient les frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, a menacé la France de nouvelles attaques dans une vidéo diffusée vendredi, a révélé un centre de surveillance américain des sites islamistes.
    Le pire n’est pas exclu, mais je suis moins pessimiste que je ne l’étais avant la 7 janvier, j’ose croire à un réveil profond d’une France solidaire au-delà des petites querelles de bien-séance politicarde qui n’a plus lieu d’être. Il n’y a plus de gauche ou de droite, ni même d’extrêmes, il ne peut y avoir que la volonté d’un peuple au-delà de ses différences culturelles qui résiste pour la survie d’un seul objectif, celui de la liberté de vivre et de voir ses enfants grandir en chantant :

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  17. "militarisation des actions terroristes "
    MonDieumondieu ! Tout de suite les gros mots ...
    Il faut voyager de temps en temps mon colonel ! Maintenant que vous êtes à la retraite c'est peut-être l'occasion ? Vous en voulez de la " militarisation " ? En voilà :

    https://www.youtube.com/watch?v=EtDeWb9LsLE
    https://www.youtube.com/watch?v=PDPMPesOaQg
    https://www.youtube.com/watch?v=P_cVz0Iocac

    Je pense que l'on pourra VRAIMENT s'inquiéter lorsque l'on pourra trouver " ça " dans nos banlieues , ou dans le bled car ces messieurs investissent désormais la cambrousse ( Lunel )
    https://www.youtube.com/watch?v=_JXwPlA0OqM

    On notera la ressemblance topographique et climatique entre la Kabylie où a été égorgé le touriste Français et l'arrière-pays Héraultais qui semble être la base de replis des apprentis djihadistes ! Ce fait a été constaté par le géographe Emmanuel de Martonne dans ses " Notes de géographie physique Algérienne " en 1921 : " Un massif ancien découpé en crêtes qui ressemble aux Cévénnes - Une chaîne Alpine rappelant les Préalpes Vénitiennes , sinon celles du Dauphiné "
    Les djihadistes et autres " chances pour la France " devront donc être traquées non seulement dans les banlieues du 9-3 mais dans le Djebel Françaoui ...

    Les Kouachi brothers et le Koulibali ils auraient pas tenu 5' face à des hommes de main du " Commando Rouge " des favelas Carioques ;0) Cela démontre en tout cas que trois types armés un peu " lourd " , armement en dotation standard dans les favelas , ont réussi à faire trembler un pays comme la France . De plus il n' y a vraiment pas de " montée en puissance " par rapport à des commandos qui ont pu s'attaquer ces dernières années à des transports de fond .
    Il y a un autre enseignement à tirer de l'expérience Brésilienne : Les malfrats des favelas se sont " formés " dans les années 60 par leur proximité avec les prisonniers politiques du régime militaire - Marxistes - qui leur ont enseigné les bases de l'organisation en cellules , les tactiques de guérilla urbaine ( étudiées chez le FLN , bon sang ne saurait mentir ) ,... D'où leur nom " Comando Vermelho " .
    De la même manière nos petites frappes du 9-2 ou du 9-3 se " forment "en prison par leur proximité avec les prédicateurs islamistes . Ca cela devrait être quand même être connu : Ne JAMAIS faire se côtoyer la pègre avec des intellectuels de la subversion .
    Enfin , pour vous donner des " nuits blanches " : Les trafiquants des favelas ont payé des ados pour s'engager et par la suite effectuer un " transfert de compétences " . Quid de la France ?
    http://archivo.lavoz.com.ar/nota.asp?nota_id=229795

    Daniel BESSON

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