samedi 28 octobre 2017

Innovations en Indochine

"Innovations en Indochine" décrit en 16 pages l'évolution du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient pendant la Guerre d'Indochine. 

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2 commentaires:

  1. 16 pages denses- Des références parfaites. Des pistes à explorer, dont une me tient à cœur :
    Pourquoi ne pas avoir choisi entre la défense européenne et la guerre à 14000 km de la métropole ?

    Rappelons le conseil de Mac Arthur à Leclerc, en baie de Tokyo : « Amenez des troupes, beaucoup de troupes, encore plus de troupes… » et la remarque du même Leclerc au gouvernement : « Même avec 500 000 hommes, il ne sera pas possible de reconquérir un pays de 26 millions d’habitants voulant son indépendance » (Ce ne sont pas des citations exactes).

    Il fallait faire un choix. Il n’a jamais été fait.

    Nous avons un début de réponse dans un ouvrage en 2 tomes que j’estime fondamental pour une perception « intuitive » de cette guerre : « La guerre d’Indochine » par Lucien Bodard, un très grand journaliste. Aucun détail qu’il rapporte, vérifiable par d’autres sources, ne se révèle erroné. Et il y en a des centaines…
    Un fonctionnaire des Finances lui explique que la guerre est une forme vertueuse d’inflation. Le triangle franc, piastre et or garantissait de juteuses opérations si l’Office des Changes les autorisait. La piastre changée à 17 francs par la banque de France alors que son cours libre était moitié moindre était aussi une anomalie longtemps entretenue par un pouvoir politique faible. Il y a là une forme de corruption ou d’incitation à la corruption qui rend la guerre profitable. A d’autres qu’aux combattants, bien entendu. Il est facile de penser que le Viet Minh en a aussi bénéficié.

    Après 1950-1951, l’aide financière américaine était équivalent à une industrie d’exportation, peut-être la principale : la France recevait des dollars et dépensait sur place des francs.

    Mais ces réponses sont partielles. Il semble bien qu’aucun chef militaire -ni de Lattre, ni Juin, par exemple- n’a eu conscience de cette impossibilité. Sur le plan politique, Jules Moch, longtemps ministre de la défense -en particulier au moment où de Lattre vient lui réclamer des effectifs, qu’il lui refuse partiellement- n’exprime la moindre conscience que la création de l’Otan, qu’il défend activement, est incompatible avec cette guerre. Or, sur le plan stratégique, le choix de l’effort maximum en Asie était défendable, jusqu’à la guerre de Corée.( « Une mauvaise guerre, au mauvais endroit, pour de mauvaises raisons »). Enfin, il faut rappeler, avec Bigeard et d'autres, que pour les officiers issus des troupes métropolitaines (de chef de section à chef de bataillon) cette guerre signifiait une régression tactique. Un frein professionnel. La vraie guerre à préparer était à l’est du Rhin.

    En conclusion, de 1945 jusqu’à fin 1950, on constate une « conspiration » pour ne rien trancher. Un contemporain a pu écrire que c’était « une guerre morte »… Mais couteuse.

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  2. Leclerc qui était capitaine en 1940 a su montrer cinq ans plus tard une grande finesse d'analyse géopolitique face aux entêtements de Thierry d'Argenlieu et de de Gaulle.Son analyse ne l'a pas emporté et nous avons eu droit à huit ans et demi de guerre atroce.

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